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La calligraphie et le dermographe de Stéfanie par Sadhu

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inkin - interview tatouage stefanie - resume

inKin a rencontré Stéfanie, qui a fait orner ses côtes d’une jolie pièce en noir et blanc par Sadhu…

Le projet

inKin : D’où t’es venue l’idée de ce tatouage ?

Stéfanie : L’idée est arrivée un peu par hasard, il y maintenant trois ans. À la base, je souhaitais me faire tatouer sur le doigt, et j’avais choisi d’aller voir Sadhu… Mais le rendez-vous n’a finalement pas eu lieu. Quand je l’ai annulé et que j’ai expliqué la raison à Sadhu, je lui ai dit qu’un jour, lorsque j’aurai les idées un plus claires, je le recontacterai avec un vrai projet. Quelques mois plus tard, je l’ai rappelé parce que j’avais une envie qui me trottait en tête. Pour moi, il était évident que Sadhu devait le réaliser. J’ai donc choisi d’abord le tatoueur, et ensuite le projet ! Lorsque je suis retournée le voir, j’avais déjà le lettring ‘The ink never ends’ à l’esprit. Il a tout de suite saisi le lien entre mon projet initial et ce lettrage. Je lui ai laissé carte blanche concernant le choix de la typo et la construction du tatouage. Je lui ai juste dit que j’avais envie de me faire encrer un dermographe un jour, que ce tatouage pouvait être l’occasion de le faire, mais que ce n’était pas obligatoire.

inkin - tattoo de stéphanie par sadhu 2

Le choix du tatoueur

I : Pourquoi es-tu allée voir Sadhu ?

S : Tout d’abord parce que j’apprécie beaucoup son travail et ce qu’il propose de manière générale. Il y a toujours une pointe de délicatesse dans ce qu’il réalise, même dans ses dessins les plus sombres. Quand je suis allée le voir la première fois, c’était surtout pour ses qualités techniques, le projet de base étant un peu minutieux et sur une zone qui, soyons honnête, n’est pas forcément connue pour bien vieillir. J’avais un peu la pression d’aller voir un tatoueur dont je respectais énormément le travail pour lui demander un simple travail de réalisation qui allait lui prendre moins de temps à tatouer qu’à préparer son plan de travail ! Mais au final, il m’a accueillie avec un large sourire, il a été très à l’écoute. Il m’a accordé beaucoup de son temps, comme pour un grand projet. On a défini la taille ensemble, puis on a booké directement le rendez-vous. Il faut dire que je souhaitais inscrire sur mon doigt une date précise : celle d’un anniversaire. Je lui ai expliqué pourquoi et il m’a remerciée plus de 25 fois d’avoir pensé à lui pour un projet aussi symbolique et important à mes yeux. Pour des raisons personnelles, j’ai malheureusement été contrainte d’annuler mon rendez-vous. Je lui ai envoyé un mail pour lui expliquer ma situation. Puis, lorsque je suis passée au shop afin de m’excuser il m’a indiqué qu’il n’avait pas eu le temps de répondre à mon mail, mais qu’il était sur le point de m’envoyer une longue réponse. J’étais hyper touchée, je l’avais vu une demi-heure dans ma vie pour un petit projet, je lui avais annulé un rendez-vous trois semaines avant la date, je ne lui donnais pas de nouveau projet sur le moment… et il était désolé pour moi. Donc forcément, il fallait que ce soit lui qui me fasse le projet suivant. Il faut dire que mon projet était assez lourd, émotionnellement parlant. Mais il était ravi que je m’adresse à lui, et moi, très fière qu’il réalise ce tatouage ! C’est vraiment une personne très respectueuse des projets de ses clients, il a parfaitement saisi la signification du mien. C’est quelqu’un de délicat, dans tous les sens du terme.

I : Quand as-tu pu voir le dessin ?

S : J’ai eu beaucoup de chance, parce que je n’ai pas eu à attendre longtemps. À cette période, j’étais très disponible et j’ai réussi à obtenir un rendez-vous un ou deux mois après. Il faut savoir qu’en général, Sadhu réalise le dessin, puis on a un rendez-vous pour travailler dessus une ou deux semaines avant la séance. A ce moment-là, je n’étais pas en mesure de me déplacer, je venais de me faire opérer du genou, mais il a été super gentil et il m’a envoyé le dessin pour que je puisse le voir de chez moi. Je n’ai pas demandé de modification, parce que ça correspondait parfaitement à ce que je voulais : il avait gardé la phrase et intégré l’idée du dermographe. Compte tenu du fait que je voulais vraiment avoir sa patte sur ce dessin, c’était parfait pour moi… On s’imagine toujours un truc quand on prépare un tattoo, et quand on voit le dessin c’est rarement ce qu’on avait imaginé, et pourtant ça matche quand même… voire mieux ! À la base, j’avais pensé que le dermographe pourrait écrire la phrase, et finalement, ce n’est pas ce que Sadhu a retenu. Son idée est tellement plus esthétique et pertinente que ce que j’avais en tête : cela collait tout simplement mieux à ma morphologie. Chacun son métier ! (rires) Le dermographe qui est représenté, c’est une de ses machines, qu’il a reproduite. Il m’a raconté qu’il avait hésité entre deux de ses dermographes, et au final, il a choisi celle-là, par Sailor Kea, parce qu’elle était plus fine et que le résultat était plus esthétique. Je suis toujours très fière de dire qu’il s’agit de la vraie machine de Sadhu.

inkin - tattoo de stéphanie par sadhu 1

Les séances

I : Comment se sont passées les séances ? Les côtes, c’est un emplacement plutôt douloureux, il paraît…

S : Ça a pris deux séances. Une grande de trois heures, suivie d’une petite de retouches d’une heure, soit quatre heures en tout. Compte tenu du fait qu’il s’agissait des côtes, je m’y suis rendue avec une appréhension dingue ! Je m’inquiétais de ne pas réussir à tenir la séance. Mais curieusement, ça a été nettement plus supportable que ce que j’avais envisagé. Je dis souvent à Sadhu qu’il est en réalité un ‘tatoueur malabar’ ! Il m’a déjà tatouée à deux endroits réputés douloureux : le côté du pied et les côtes, et pourtant, les séances se sont passées comme sur des roulettes. Il est doux et fait très attention à ses clients, j’étais vraiment étonnée de ne pas avoir mal. À un moment, alors qu’on faisait une pause, Roberto (d’Art Corpus) m’a dit que je tenais plutôt bien la douleur. Je lui ai alors répondu qu’on allait bientôt attaquer une zone très sensible, près de l’aisselle, et que là je risquais d’avoir on ne peut plus mal… et il a répliqué que cela faisait déjà plus d’une demi-heure que j’aurais dû fondre en larmes. D’ordinaire, je suis plutôt douillette, mais pour cette séance, tout s’est passé très tranquillement. J’en ai eu pour 250 € pour deux heures et demie, si mes souvenirs sont exacts. Concernant la cicatrisation, tout s’est bien passé également. Comme j’étais en arrêt maladie, je pouvais rester tranquillement chez moi et porter des vêtements amples et aérés pour laisser respirer le tatouage. Selon moi, il était inutile d’effectuer des retouches, mais Sadhu est perfectionniste, il en a tout de même vu quelques-unes (rires).

© Sadhu

© Sadhu

La suite

I : De toute évidence, il s’agit d’un tatouage qui a une symbolique forte. Qu’est-ce qu’il représente concrètement pour toi ?

S : C’est le tatouage qui caractérise le mieux mon histoire. Il y a vraiment un lien entre la raison pour laquelle je suis allée voir Sadhu la première fois et le moment où je suis revenue avec ce projet. Lorsqu’il a vu la phrase, il a tout de suite compris que c’était en rapport avec un moment douloureux de mon existence. Cette pièce, c’est en réalité une jolie suite pour mon histoire. Je ne le cache pas, quand j’ai décidé de faire ce tatouage, les personnes autour de moi m’ont souvent demandé si j’étais sûre de moi. Ces derniers estimaient en effet que j’avais pris cette décision un peu vite. Ils me demandaient régulièrement si j’étais certaine d’avoir envie de marquer un morceau si important de ma vie, si ce n’était pas seulement parce que j’avais l’esprit lourd, l’âme lourde… Ils pensaient qu’un jour je risquais de ne plus avoir envie de me regarder dans la glace et que ce tatouage ne ferait que me rappeler une période délicate de ma vie. Mais en fait, ce tatouage, je l’adore ! Je ne serais pas la même personne si je n’avais pas eu cette histoire-là derrière moi. Je ne l’ai jamais regretté, pas une seconde, même par la suite, lorsque je me suis sentie mieux. Le fait qu’il y ait un dermographe dans ce dessin permet d’ailleurs d’éviter le côté triste de la phrase. Au final, il s’agit aussi d’une référence au fait que j’aime les tatouages, tout simplement.

I : Est-ce que tu as réalisé d’autres projets avec ce tatoueur ? Est-ce que tu en as d’autres à venir ?

S : Sadhu m’a également tatoué un petit lettrage sur le côté du pied. Pour le moment, je n’ai pas d’autres projets de prévus, mais ça serait avec plaisir ! C’est un vrai bonheur de travailler avec lui. Il s’investit réellement dans ses pièces, il est très humble et agréable. Je le recommande régulièrement aux personnes autour de moi.

Retrouvez toutes les informations sur le salon de tatouage Old Serb Tattoo Club sur l’annuaire d’inKin.

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