Maelle porte un mandala très original à l’intérieur du bras, réalisé par Dodie de L’Heure Bleue à Lyon. Elle nous raconte l’histoire de ce joli tatouage tout en finesse…
Le choix du tatoueur (de la tatoueuse !)
InKin : Pourquoi es-tu allée chez Dodie ?
Maelle : En fait, pour toutes mes pièces un peu importantes, je vais voir des artistes dont j’apprécie le boulot, je choisis de leur donner des directions mais de leur laisser beaucoup de liberté. Dodie est une vraie artiste, c’est un personnage intéressant, j’aime beaucoup travailler avec elle. Pour le premier tatouage qu’elle m’a fait, je lui avais demandé un crâne d’oiseau ou un crâne de chat avec des breloques autour. Elle m’a proposé le dessin le jour même, on a modifié des petites choses et on a tatoué dans la foulée. J’avais envie de lui confier un autre projet sans trop savoir quoi. J’avais pris un nouveau rendez-vous, mais je bosse dans le spectacle et mon emploi est un peu fluctuant donc j’avais un peu peur de ne pas pouvoir être disponible à la date prévue. Et effectivement, ça a été le cas, trois mois avant j’ai dû lui demander de décaler la date, et gros coup de chance, j’ai eu un rendez-vous une semaine après mon coup de fil parce qu’elle avait eu une annulation.
Le projet
I : Quel était ton projet ? Est-ce qu’il a évolué ?
M : A la base, j’avais vu un mandala à cet emplacement sur quelqu’un, à l’intérieur du coude. J’ai trouvé l’emplacement super chouette donc l’idée m’a trottée dans la tête. J’avais donné à Dodie deux pistes très différentes : celle du mandala, ou une composition avec crâne et dentelle sur l’épaule, donc complétement autre chose. Une fois arrivée sur place, on est parties sur le mandala, on a cherché ensemble dans des bouquins. J’avais un motif de mandala beaucoup plus traditionnel à l’esprit, mais je voulais absolument mettre de la couleur, parce que j’aime bien ça et que mon autre bras est en noir et blanc. Une fois qu’on a eu cette direction, je suis allée faire un tour en la laissant travailler, puisque mon but c’est de la laisser faire, et aussi parce que si je retourne trop un projet dans ma tête, après je ne suis plus sûre de rien. On est parties sur ce motif très aéré, presque floral, beaucoup moins géométrique que ce qu’on peut voir habituellement. Je ne sais pas si ça vous arrive aussi, ce truc où tu te fais tatouer quelque chose et ensuite, tu le vois partout ? Depuis que j’ai mon mandala, je vois des mandalas en tatouage sur tout le monde, mais jamais aucun qui ressemble au mien, et heureusement ! Quelqu’un s’est fait le même tatouage que le mien, celui de mon bras droit. C’est Dodie qui s’en est aperçue, et je leur souhaite de ne jamais croiser sa route, parce qu’elle le leur ferait regretter (rires) ! C’est super énervant de savoir que quelqu’un a le même tatouage que toi, je trouve ça hallucinant que des tatoueurs se permettent de faire ça.
Les séances
I : Comment se sont déroulé les séances ?
M : La première séance était assez spéciale. D’habitude, je suis très facile à tatouer d’après ce que me disent les tatoueurs, je ne rougis pas, je saigne très peu, je ne gonfle pas, mais là, ma peau n’a pas bien réagi. Dodie a changé d’aiguille, de machine, elle a testé tout ce qu’elle pouvait en pensant que c’était de son côté qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas, mais manifestement, c’était du mien. L’encre ne voulait pas rentrer, elle était obligée d’y aller beaucoup plus fort et plus profond pour que ça tienne. Ça a pris beaucoup plus de temps que prévu, c’était plus fatigant pour nous deux, pour elle parce qu’elle devait se concentrer encore plus et insister sur l’aiguille et pour moi parce que forcément, ça me faisait beaucoup plus mal. Je crois qu’on a mis 4 heures à faire tout le noir, entre les essais pour voir si c’était le matériel et le tattoo en lui-même. A ce moment-là, soit on le terminait en noir, soit il fallait que je revienne une autre fois pour la couleur, vu qu’il était 22h et que la couleur allait être plus difficile à piquer. Je suis restée sur mon idée initiale, donc j’y suis retournée pour une deuxième séance, qui a duré autour de deux heures, donc 6 heures en tout, alors qu’on aurait dû mettre environ 4h30. Pour la douleur, ça dépendait des endroits : à l’intérieur du coude, au niveau de la pliure du coude, j’ai bien morflé, pour le reste ça allait. Par rapport à mes autres tatouages, c’était moins violent que les côtes, mais je pense qu’aucun emplacement ne peut surpasser les côtes, question douleur. Pour mon mandala, la douleur était moyenne, avec des pics pour les endroits plus sensibles. Physiquement, c’était fatigant, il faut se tordre dans tous les sens donc les positions sont difficiles à tenir, c’est un peu une gymnastique… Le tatouage m’a coûté 600€ en tout, elle facture à la pièce.
La suite
I : Est-ce que tu voudrais d’autres tatouages par Dodie ?
M : Je pense que je repasserai sous ses aiguilles, ça dépendra de mes idées, de ses dispos. Ça peut très bien se faire sur un coup de tête, si le projet l’intéresse et qu’elle a un créneau. Je suis assez impulsive pour les tattoos, je me décide rapidement, même si souvent, une fois que tu as pris ton rendez-vous, il faut de la patience, quand tu choisis des tatoueurs de ce calibre. Après, je réfléchis beaucoup aux emplacements disponibles qui me restent à tatouer, entre les endroits qui ne me tentent pas et ceux qui vieillissent mal. Il ne faudrait pas mettre un projet à un endroit et finalement le regretter parce qu’on aurait voulu y mettre autre chose…
Vous pouvez découvrir les bijoux créés par Maelle sur son site, ou la retrouver sur Twitter : @maellevie
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