Un tatouage, ce n’est jamais anodin… surtout sur les mains ! Fabio a choisi d’orner les siennes de motifs old school revisités.
Le choix du motif et du tatoueur
inKin : Depuis quand est-ce que tu avais envie de ce tatouage ?
Fabio : C’était sur un coup de tête. Quand je me suis fait tatouer les phalanges, j’ai réalisé que c’était très plaisant de pouvoir voir mes tattoos toute la journée. Les autres pièces que j’ai sont dans le dos et sur les épaules, donc je ne les vois pas souvent, mais sur les mains, on peut les regarder à peu près tout le temps. C’est la partie de corps qu’on voit le plus généralement, donc ça m’a donné envie d’en rajouter en faisant le dos des mains. L’idée me trottait dans la tête mais je n’avais pas de projet précis. C’est en rencontrant un tatoueur dont le style m’a plu que ça s’est précisé. Je me suis dit que ça allait le faire, que ça allait coller avec mon envie.
I : Comment as-tu choisi ton tatoueur ?
F : C’est le mari d’une amie, Gogo Blackwater, qui est comédienne dans mon film. Il s’appelle Ashley Riot, il est américain et souvent sur la route en Europe. Ce sont des gens adorables, de vrais artistes tous les deux. Il a un style de tatouage que j’apprécie beaucoup, du old school revisité avec des éléments un peu perturbés. J’ai eu aucun doute, entre sa personnalité et son style, c’était évident. On en a d’abord parlé ensemble, et quand il est venu en France à Nantes pour une convention, on a fait ces deux tattoos.
I : Combien de temps est-ce qu’il y a eu entre ta décision et la séance ? Comment s’est construit le projet ?
F : Il y a eu 4 mois entre le moment où j’en ai parlé au tatoueur et la session de tatouage, c’est allé vite. A la base, je n’avais pas d’idée particulière. J’adorais la personne et son style, j’étais sûr de l’emplacement, mais c’était tout. Il m’a demandé d’avoir au moins une thématique, donc j’ai choisi un personnage qui revient souvent dans ses pièces, la petite indienne, les siennes sont superbes. Et pour l’autre main, un cœur avec un œil qui pleure, vraiment représentatif de ce qu’il fait. C’était donc deux pièces très différentes, et il a fait en sorte qu’elles soient harmonieuses en y intégrant des éléments semblables et des couleurs communes. J’ai découvert les dessins le jour J, je ne m’inquiétais pas. On a fait presque aucune correction, c’était vraiment ce que je voulais.
I : Tu voulais faire les deux mains en même temps ? Comment est-ce que tu as choisi quel motif mettre sur quelle main ?
F : J’avais fait les phalanges des deux mains, donc je voulais faire les deux mains, je n’imaginais pas avoir une main tatouée et pas l’autre, ça m’aurait paru déséquilibré. Pour le placement des motifs, on a décidé le jour même. Au début, on les avait placés dans l’autre sens, mais au final je préférais que l’indienne regarde vers l’autre main, pour que ça fasse un jeu de regards.
La séance
I : Tu t’es fait tatouer pendant une convention, ça a donné quoi ?
F : C’est plutôt une petite convention, plus tranquille que les salons énormes qui sont très denses. A Nantes, l’esprit était très cool, il y a plus de place, on peut discuter avec les gens. Je pense que c’est moins stressant de se faire tatouer dans ce genre de convention plutôt qu’au Mondial du Tatouage par exemple. Comme je n’ai pas trop eu mal, je pouvais discuter avec les gens qui regardaient. En fait, c’est moins dérangeant que ce que je pensais… Les gens qui commentent en disant que ça a l’air cool, c’est flatteur et ça fait plaisir, peut-être que ça aide même à faire passer la douleur. Ce qui est pratique quand on est en train de se faire tatouer les mains, c’est qu’on a le corps libre : tu es assis, tu peux te tourner, tu peux regarder dans tous les sens… Ce n’est pas comme être bloqué sur le ventre ou dans une posture particulière parce que le mec tatoue un endroit plus difficile d’accès ou qui nécessite que tu restes figé, il suffit d’avoir les mains à plat sur la table. Ça donne un peu l’impression d’être chez la manucure, même si je n’y ai jamais été !
I : Combien de temps a duré la séance ?
F : 3h30 pour les deux mains, 2h pour la petite indienne et 1h30 pour le cœur. On a d’abord posé les deux stencils, puis attaqué l’indienne et fini par le cœur.
I : Côté douleur, ça a donné quoi ? Il paraît que sur les mains, ça peut faire très mal…
F : Quand j’avais fait les doigts, ça avait été vraiment douloureux, même si c’était très rapide, donc je pensais que j’allais souffrir, mais en fait j’ai été assez surpris parce que ça n’a pas été le cas. Ce n’est pas une zone très sensible en fait, ça a peut-être été mon tatouage le moins douloureux. J’ai encaissé plus facilement que pour les phalanges qui avaient duré une demi-heure (rires) ! Pour la cicatrisation, il faut faire un peu plus attention vu l’emplacement, il faut une semaine ou deux en faisant attention à ce qu’on fait, mettre des gants pour la vaisselle, éviter de toucher des choses sales… Heureusement j’ai de la chance, je n’ai pas à prendre le métro pour aller travailler.
I : Combien est-ce que ton tatouage t’a coûté ?
F : C’est une bonne question, je ne me souviens plus vraiment… Peut-être 450€, à 50€ près, ça doit être ça.
La suite
I : D’autres projets avec ce tatoueur ?
F : Il repasse en France au mois de mai pour une convention à Montpellier, donc c’est sûr que je vais aller le voir, d’abord parce que c’est un ami, et aussi parce que je sais que j’ai envie de continuer avec lui. Je suis plutôt fidèle en ce qui concerne les tatoueurs… Par contre, je ne sais pas encore ce qu’on fera !
I : C’est un tatouage très visible, comment a réagi ton entourage ?
F : Il y a des gens qui ont des a priori négatifs, et d’autres qui trouvent ça super. Par rapport à mon métier, ça ne pose aucun problème, donc j’ai aussi cette liberté-là. Mais en fait, j’adore tellement le tatouage que c’est un peu une libération de montrer ses tatouages, ou plutôt de ne pas pouvoir les cacher. Beaucoup de gens sont tatoués mais au final les tatouages restent souvent couverts. Pour les mains, à part mettre des gants, il n’y a rien à faire, donc ça annonce la couleur tout de suite. Ça a peut-être été une motivation inconsciente… Souvent, les gens découvrent en cours de route que tu as des tatouages, là au moins ils voient ça directement, d’emblée : c’est toi, et c’est comme ça.
Le film de Fabio : Bitch, Popcorn & Blood
Lily est vendeuse de popcorn dans un bar perdu au milieu de nulle part. Timide, peu sûre d’elle, elle accumule les frustrations du quotidien face à des clients souvent mécontents et à sa collègue Melody dont elle est le souffre-douleur. Un jour, son subconscient débarque, ainsi que deux étrangers particulièrement nonchalants…
Mélange d’onirisme, de violence et d’humour noir, Bitch, Popcorn & Blood est avant tout la bombe à retardement que chacun a rêvé d’être un jour.
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