Gunt est notre pourvoyeur officiel d’images, vous avez déjà pu croiser ses clichés du Mondial du Tatouage ou de la convention Girl Ink Tattoo Show sur inKin. On l’a interviewé, histoire de vous présenter notre envoyé spécial préféré !
inKin : Tu fais aujourd’hui beaucoup de photos de personnes tatouées, est-ce que tu as commencé par ça ou est-ce que tu as fait d’autres types de photos avant ?
Gunt : J’ai commencé la photo assez rapidement, j’ai acheté un reflex numérique il y a 2 ans, et je m’y suis mis, sans rien y connaître. J’avais un peu touché à l’argentique, il y a longtemps, mais c’était trop de contraintes, je suis un peu addict quand je me lance dans quelque chose et il m’aurait fallu un labo photo pour pouvoir développer mes photos moi-même. J’ai commencé avec Instagram, en fait, en faisant des photos de potes, de soirées… Plusieurs personnes m’ont dit que mes photos étaient sympas, que je cadrais bien, et m’ont conseillé de m’y mettre vraiment. Mais le prix d’un reflex me freinait, jusqu’à ce qu’Angel, une copine, me prête le sien, le temps d’une soirée. Je me suis rendu compte de tout ce qu’on peut faire avec ce genre d’appareils, et quinze jours après, j’achetais mon reflex. J’ai d’abord fait des photos de mon fils, pour me faire la main.
I : Qu’est-ce que tu aimes photographier ?
G : Mon truc, c’est plutôt les personnes. Évidemment, j’ai une préférence pour les femmes, j’aime le nu, même si c’est très technique et que j’ai encore beaucoup à apprendre. J’essaie de rester dans quelque chose de doux, de féminin. De temps en temps, j’ai d’autres envies ou d’autres délires pendant un moment : des photos d’insectes en macro, des photos de paysages… Mais je reviens toujours au portrait, plutôt portrait serré, américain, ce genre de choses.
I : Tu fais des photos en studio, mais aussi des photos sur le vif, qu’on partage sur inKin. Quelle est la différence entre les deux, comment est-ce que ça se complète ?
G : Pour les photos posées, je suis chez moi avec mon matériel, je peux m’amuser vraiment, en jouant avec les lumières, les angles… Certains modèles se laissent complétement diriger, mais ça n’est pas ce qui m’intéresse, je préfère être dans une vraie collaboration. Je leur pose le thème, mais je les laisse ensuite s’exprimer. J’ai pour habitude de dire : je suis un miroir, vous faites ce que vous voulez, je ne suis là ni pour juger, ni pour critiquer. J’aime que la personne me donne des idées ou se lâche, et à partir de ça, je peux faire la mise en image. J’essaie d’avoir la bonne photo au bon moment, et après j’y ajoute ma touche en post traitement. Pour des photos sur le vif, d’événements comme le Mondial du Tatouage, ça dépend surtout de l’éclairage. Au Mondial, c’était très bien éclairé, il y avait de la lumière du jour partout, c’était un vrai bonheur, mais en général ce n’est pas le cas. Il faut s’adapter aux conditions, c’est marrant, il y a un petit côté voyeur : on se pose, et on attend. En général, c’est assez rapide, les tatoueurs sont assez funs et ils ont l’habitude d’être observés, ils sont là pour partager leur art.
I : Est-ce que tu peux nous parler de ta série, ton projet autour du tatouage ?
G : Quand j’ai commencé la photo, j’ai été contacté par Laura (à qui je fais des gros bisous, c’est une fille extra). Elle a vu mes premières photos, elle a aimé ma façon de traiter les images, le côté dur de certaines images. Elle est habituée à poser, et elle m’a proposé de travailler ensemble. Elle a un visage de poupée et elle est très tatouée, le contraste entre les deux m’a intéressé. On a fait une première session à l’arrache, c’était mes premières photos dénudées, elle était très à l’aise. C’est elle qui a lancé la série, avec sa pose : seins cachés (le leitmotiv, c’est « no tétons »), yeux fermés avec un côté doux, qui contraste avec les tattoos. Il y a une certaine neutralité dans cette série, on n’a pas la relation qui s’instaure quand le modèle regarde vers l’objectif. Il n’y a pas de revendication particulière avec cette série, ce sont des femmes tatouées, les yeux fermés dans une pose douce. Il n’y a pas de critères physiques, il faut juste être tatouée sur le haut du corps : si vous êtes tentée de poser, vous pouvez me contacter sur Facebook. Pour le moment, j’ai 40 photos dans cette série.
I : Est-ce que tu as un projet d’expo ?
G : J’ai déjà fait une expo, il y avait deux photos tatouées dans la sélection : celle de Laura, et celle de Miss Pudding. C’était sous couvert de la Mairie de Paris, donc le côté tatouage était un peu décalé dans le contexte, mais j’ai eu des bons retours sur mes photos. J’ai prospecté un peu pour en refaire une, mais entre les conventions et le post traitement des séances photos, je n’ai plus trop le temps ou le budget pour faire des recherches. Mais je suis de tous les tests photo et j’ai beaucoup de projets, donc j’ai du pain sur la planche !
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