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Le tatouage de Fred Ceraudo par Sailor Kea

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inKin a rencontré Fred Ceraudo, qui a officié derrière la batterie pour le groupe Pleymo. Il nous raconte l’histoire de son premier tattoo, lié à son ancien groupe et réalisé par Sailor Kea.

Le projet

inKin : Qu’est-ce qui t’a décidé à te faire tatouer ?
Fred : L’idée me trottait dans la tête depuis hyper longtemps. Au sein du groupe, j’étais un des premiers à vouloir me faire tatouer, sauf que je n’en avais jamais eu l’occase. Je n’arrivais pas à me décider sur quoi, où, comment… J’avais plein d’idées, ça changeait tout le temps, genre « j’ai 20 ans, je sais pas quoi faire, qu’est-ce qui se passe » [ndlr : non mais moi ça me rend ouf]. On est partis avec Pleymo au Japon, mais je n’ai pas pu partir en même temps que les autres membres du groupe, donc je suis arrivé deux jours après. Et il se trouve qu’ils ont profité de ces deux jours-là pour se faire tatouer au Japon sans le dire à personne. Quand je suis arrivé, ils étaient tatoués, et moi j’étais dégouté : pas de tatouage, et plus le temps de me faire tatouer moins aussi dans le laps de temps imparti au Japon. Quand on est rentrés, ça a commencé à me travailler sérieusement, et un soir, alors qu’on était à Clermont Ferrand la veille d’un concert et qu’on n’avait pas grand-chose à y faire – même si c’est une des villes de France où il y a le plus de clubs échangistes, puisqu’on avait rien à échanger – là, Mark [ndlr : le chanteur de Pleymo] me fait : «  Allez, c’est relou ton histoire de tattoo, je vais te le dessiner ». Donc nous voilà partis dans la chambre d’hôtel à faire un schéma de mon bras sur des feuilles de papier scotchées n’importe comment entre elles pour recouvrir la surface de mon bras, je lui explique à peu près ce que je voudrais, et il me dessine quelque chose. Je voulais qu’on mette Pleymo dedans, pour marquer ce qu’on était en train de vivre, ce qu’on avait vécu et potentiellement ce qu’on vivrait plus tard avec le groupe, mais l’idée c’était de cacher le Pleymo, qu’il ne se remarque pas. Donc c’est pour ça qu’il est camouflé dans plein de noir, et ça fonctionne puisque les gens qui ne le savent pas ne le voient pas.

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Le choix du tatoueur

I : Comment as-tu choisi ton tatoueur ?
F : A l’époque, je vivais à Fontainebleau, petite bourgade du 77, où Kea venait d’ouvrir son salon. Je le connaissais un peu, on avait sympathisé, donc c’était logique d’aller chez lui. D’autant plus que c’était près de chez moi, ça m’aurait fait soulé de me taper une heure de train pour aller me faire tatouer et pareil au retour.
Quelques mois après Clermont, je suis allé le voir avec mon dessin fait de bouts de scotch, et il a accepté de me le tatouer même s’il ne l’avait pas dessiné. Il aime bien les bons aplats de noir, donc ça lui a plu.

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Les séances

I : Comment se sont déroulées les séances ?
F : A la première séance, on a fait tous les tracés du haut, et ça s’est bien passé, sauf pour la zone du coude pour laquelle j’ai cru décéder. Je ne savais pas à quoi m’attendre pour la douleur, puisque c’était mon premier tatouage, et j’avais un peu peur de ne pas supporter. Kea m’a donc proposé d’attaquer par le pire, le coude, histoire d’être fixé tout de suite et de ne pas prendre le risque de me balader avec un tattoo à moitié fini parce que je n’aurais pas réussi à gérer la douleur… J’avais eu tous les sons de cloche : des copains tatoués qui me disaient que ça ne faisait pas si mal que ça, à Benoit, le bassiste de Pleymo, qui s’est évanoui quand il s’est fait tatouer. Il va me tuer pour avoir raconté ça ! Donc on a commencé par le coude, et j’ai fait « Aaaaaaaah, bon je pense que ça va aller » (rires) C’est une des zones où je me suis fait tatouer où ça a été le plus douloureux, j’ai bien ramassé.
A la deuxième séance, on a fait le remplissage du haut… sauf qu’au moment où j’avais pris rendez-vous, je n’avais pas encore mon planning de concerts, sauf qu’entre temps, une date au Portugal est tombée, avec Korn, Linkin Park, Muse et Static-X. Un détail, la date (rires). Impossible de décaler la session tattoo, donc je me fais quand même tatouer à la date prévue. Le lendemain, au Portugal, il faisait à peu près 78 000 degrés vu que c’était en plein été, je pense que j’étais torse nu dès la deuxième chanson, la scène faisait effet de serre donc on transpirait à mort… et j’ai chopé un énorme coup de soleil sur mon tatouage. L’horreur ! J’ai fait un œdème après le concert, entre le soleil et l’effort physique d’une heure, donc avant-bras de Popeye pendant deux jours. Mais au final ça a quand même bien cicatrisé, mais depuis, dès qu’il fait chaud, cette partie du tattoo gonfle et est en relief, je pense que c’est lié. Et après, on a fini le bas du tatouage avec une troisième séance. Quand ça a été fini, j’ai été chez un pote, avec le bras cellophané en mode poulet acheté au supermarché, histoire de me détendre en fumant un peu. Je me pose dans son salon, le bras sur le côté du canapé, et là j’ai ruiné sa moquette : du sang a dégouliné le long de ma main, et hop, une belle flaque sur sa moquette gris clair. [ndlr : à éviter après une séance de tattoo, ça fluidifie le sang 😉 ]

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I : Dix ans après l’arrêt de Pleymo, qu’est-ce que ce tatouage représente pour toi ?
F : Je suis content du tattoo, on ne peut pas deviner que c’est pour Pleymo, ce n’est pas comme si j’avais juste écrit le nom de mon groupe sur mon bras. J’aurais ce tatouage toute ma vie, ce groupe-là est important pour moi et le restera toute ma vie. Un groupe c’est comme un enfant, c’est pareil, donc c’est comme mon premier enfant… sauf qu’on l’a fait à six, mais ça existe dans certaines cultures ! (rires) Et mon tattoo a 13 ans maintenant, je trouve qu’il vieillit bien, le noir est resté bien noir. C’est un peu paradoxal, parce que parmi tous mes tatouages, c’est le dessin que j’aime le moins, celui qui me correspond le moins, esthétiquement parlant. Mais le sens a pris le pas sur tout le reste, il y a Pleymo, tous les souvenirs autour, la nuit pourrave à Clermont, le concert au Portugal, le fait que ce soit mon premier… Sa signification fait que je ne le modifierai jamais.

I : Est-ce que tu as fait d’autres tatouages chez lui, ou est-ce que tu comptes repasser sous ses aiguilles ?
F : C’est Kea qui m’a fait les trois quarts de mes tattoos : un cœur avec une rose, la Vierge que j’ai sur l’épaule. Mon torse a été fait par Joey, qui a été apprenti dans son salon et qui l’a repris ensuite (Ink Fever Tattoo Shop à Fontainebleau). J’aimerais bien me refaire tatouer par Kea, le seul problème c’est que maintenant, il est à Montpellier. Mais si j’ai l’occasion de me refaire piquer par lui, ce serait avec plaisir, c’est un mec que j’aime bien.

Pour suivre l’actu de Fred, rendez-vous sur sa page Facebook de reprises à la batterie.

Retrouvez la fiche du salon Moderne Electrique Tattoo de Sailor Kea sur l’annuaire inKin.

Et pour ceux à qui ça rappellera des souvenirs…

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